POLITIQUE
La bataille des
municipales se met en marche
Un an jour pour jour après l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron, son
parti LREM se prépare déjà au scrutin de 2020 en Picardie, crucial pour
s’ancrer localement.
les faits
Le 7 mai 2017, Emmanuel Macron était élu président de la République, avec 66,1 %
des voix au second tour face à Marine Le Pen (FN).
Forte de 350 sièges, l’alliance LREM-MoDem a obtenu une très large
majorité aux législatives suivantes, avec 8 député(e)s sur 17 en Picardie.
55 % des Français dressent un bilan « négatif » de
l’action du président après un an au pouvoir, contre 45 % qui jugent le
bilan positif, selon une enquête du Cevipof (Ipsos-Sopra Steria-Le
Monde-Fondation Jean Jaurès).
Combien de villes seront potentiellement « Macron-compatibles » en
2020 ? Alors que des élections européennes figurent d’abord à l’agenda
(2019), La République en Marche (LREM) a choisi de ne pas temporiser pour
préparer les prochaines municipales. Un scrutin déjà crucial. Car après le gain
de l’Élysée et dans la foulée celui de l’Assemblée nationale, le juvénile parti
présidentiel dépourvu de mairies, compte désormais sur cette première élection
locale pour asseoir son implantation dans les territoires. À deux ans du
scrutin, les grandes manœuvres ont commencé. Tour d’horizon en Picardie.
1 Amiens
Forcément, c’est la
ville qui sera la plus scrutée dans la région. Chez LREM, la capitale picarde
est jugée clairement « macron-compatible ». Mais pour l’instant, sur
la terre natale d’Emmanuel Macron, l’équation demeure à plusieurs inconnues. Un
premier groupe de réflexion intitulé « Amiens avec Macron » s’est
déjà constitué pour plancher sur un projet municipal, mais avec une incertitude
quant aux intentions de Barbara Pompili. Taiseuse pour le moment, la députée et
ex-secrétaire d’État, n’exclurait pas de se lancer, tandis qu’à droite, la
maire sortante Brigitte Fouré (UDI) a entrouvert sa porte aux
« marcheurs », rappelant qu’elle a « toujours favorisé
une liste de large union », mais tout en privilégiant de
repartir en duo avec Alain Gest (LR).
2 Abbeville
Candidat aux
législatives sous l’étiquette LREM, le maire sortant Nicolas Dumont se
représentera-t-il sous cette bannière ou sans étiquette du tout ? Pour
l’instant, l’intéressé n’a encore rien avancé.
3 Beauvais
La très filloniste
Caroline Cayeux pourrait-elle entrer dans la galaxie macronienne ? La
maire sortante (LR) et présidente des villes moyennes de France a déjà confié
son souhait de se représenter. Et le rappelle souvent, avec son association
Beauvais pour tous, elle fait du Macron « depuis longtemps déjà ».
Dans la ville préfecture de l’Oise en tout cas, LREM ne cache pas son appétit
avec deux comités du parti portés, l’un par la députée Agnès Thill et la
seconde par Mohrad Laghrari, maire-adjoint.
4 Compiègne
Déjà déclaré candidat à
sa propre succession, Philippe Marini (LR), aux commandes de la mairie depuis
31 ans, aura au moins un concurrent. Christian Jasko, le député suppléant de
Carole Bureau-Bonnard (LREM), se lance à l’assaut de la citadelle isarienne. Ce
Compiégnois sera-t-il étiqueté LREM ? L’intéressé parle plutôt pour
l’instant de monter une liste apolitique.
5 Noyon
L’ex-socialiste Patrick
Deguise passé à la République en marche devrait repartir. À ce stade, la
question serait plutôt de savoir par qui sera-t-il concurrencé, hormis par le
Front national et peut-être d’autres.
6 Péronne
Modem ou LREM ? On
ne sait pas encore sous quelle étiquette il se présentera, mais Thierry Cazy,
l’actuel premier-adjoint aux Finances a l’intention de mener une liste. Il ne
sera pas le seul. Valérie Kumm (PS), détrônée par Thérèse Dheygers (UDI) en
2014, ne cache plus, elle aussi, son intention de reprendre la mairie.
7Albert
Stéphane Demilly se
représentera-t-il ? La question reste en suspens pour celui qui a été
réélu confortablement député dès le premier tout dans sa 5e circonscription de
la Somme.
Affilié au groupe
parlementaire « Les Constructifs » réputé Macron-compatible, l’ancien
maire (UDI), redevenu conseiller municipal pour cause de cumul, ne dit rien de
ses intentions éventuelles quant à la mairie. Une seule certitude, le sujet des
municipales y fait de plus en plus grenouiller.
8 Saint-Quentin
Comme dans la 5e
circonscription de la Somme, LREM n’a pas cru bon non plus de présenter un
candidat aux législatives dans le Saint-Quentinois, pour ne pas court-circuiter
Julien Dive (LR), proche de Xavier Bertrand. Dès lors, le parti de la majorité
présidentiel gardera-t-il la même ligne pour les municipales ?
Selon une source
médiatique nationale, la maire Frédérique Macarez serait jugée
« Macron-compatible » pour « avoir été au lycée avec le
président à Amiens ».
Et donc à même de mener
une liste élargie intégrant des membres LREM. À moins que le parti ne décide,
finalement, de jouer sa propre carte.
Gaël Rivallain
avec nos rédactions locales
La Somme attend qu’on lui nomme un référent LREM
Alors que le président
de la République est de plus en plus taxé de verticaliser sa pratique du
pouvoir, dans la Somme, le comité La République en Marche de son département
natal attend toujours son référent. Trois candidats sont en lice : Bruno
Bienaimé (qui assure l’intérim), Philippe Désérable et Jean-Bernard Grubis. Le
choix devrait intervenir maintenant dans le courant de ce mois de mai. Si les
adhérents (3 000 revendiqués) peuvent donner leur avis, la désignation est
attendue en fait. de la direction à Paris. Une pratique qui, en interne ne
manque pas de susciter des critiques…
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