ASSOCIATION LOI 1901
Fiche pratique
L'association de loi 1901 est, selon l’article 1er, une « convention par
laquelle deux ou plusieurs personnes mettent en commun, d’une façon permanente,
leurs connaissances ou leur activité, dans un but autre que de partager des
bénéfices ».
L'association de loi 1901 repose sur deux principes généraux :
· La liberté d’association
Chacun est libre de créer une association et de s’en retirer.
· La liberté de contrat
Chaque association est libre d’organiser son fonctionnement comme elle
l’entend.
Trois éléments constituent l'association :
· L'accord contractuel
Un accord contractuel est élaboré. Il relève du droit civil. Il doit avoir
une cause licite.
· La mise en commun
Tout comme dans le cadre du droit des sociétés, un apport est mis en
commun. Dans le cas d’une association, il s’agit d’un apport en connaissance et
non en capital social.
· Le but désintéressé
Il est interdit de partager les bénéfices d’une association. Le non-partage
caractérise le but non lucratif d’une association. S’il est interdit de
redistribuer les bénéfices, il n’est néanmoins pas interdit d’en générer.
Fondements juridiques
Le droit des associations est régi par le code civil et se soumet au droit
des contrats. En effet, une association est un contrat de droit privé. Son objet doit
être licite.
Il existe des associations de droit public, créées en application d’une loi
pour exercer une mission de service public. Dans ce cas de figure, les recours
contre leurs décisions se font auprès du tribunal administratif.
Une association ayant son siège social dans le département du Bas-Rhin, du
Haut-Rhin ou de Moselle ne relève pas de la loi du 1er juillet 1901 mais du
droit civil local de 1908 (articles 21 à 79- III). On parle alors d'association
loi 1908, d'association de droit local ou d'associations d'Alsace-Moselle.
Il est possible de ne pas déclarer l’association. Il s’agit alors d’une
association de fait.
Le fait de déclarer l’association auprès de la préfecture et de demander
une publication dans le journal officiel lui permet de devenir une personne morale. Elle est dotée d’une
capacité juridique, cependant restreinte aux actes nécessaires à la réalisation
de l’objet. Elle peut ainsi :
· employer des salariés ;
· accepter des moyens pour
financer son fonctionnement (cotisation des membres, subventions, etc.) ;
· posséder un patrimoine ;
· signer des actes
juridiques (compte bancaire, assurance,
prestation de service, etc.) ;
· agir en justice ;
· réaliser, à titre
exceptionnel, des actes de commerce.
Cependant, contrairement à une société commerciale, elle ne peut pas
s’inscrire à la chambre des métiers ou à la chambre du commerce. Elle
n’a pas de
possibilité de répartir les bénéfices entre ses membres.
Une association déclarée peut élargir sa capacité juridique en changeant de
catégorie. Il existe en effet de nombreuses catégories d’associations (association
d’intérêt général, association reconnue d’utilité publique, association agréée,
association habilitée, etc.). Tout changement fait cependant l’objet de
conditions particulières (création, fonctionnement, adhésion…) imposées par des
textes législatifs ou réglementaires.
Organisation de la gouvernance
Un des principes de l’association est la liberté de choix quant au mode de
gestion. Si l’association est déclarée, les membres doivent rédiger des
statuts. Il s’agit du contrat qui lie les membres de l’association. Les
statuts ont force de loi pour les membres de l'association.
Seuls trois éléments doivent impérativement figurer dans les statuts : le
nom de l’association, son objet et son adresse. Au-delà, la rédaction
du document est à la libre initiative des membres. Afin que l’association
puisse fonctionner, il est néanmoins préférable d'y apporter d’autres
précisions : fonctionnement de la gouvernance, définition de l’organisation,
modalités d’adhésion…
On peut se contenter d'établir dans les statuts des principes de
fonctionnement. Les points de détail peuvent être précisés dans un règlement
intérieur qui pourrait se modifier plus facilement afin de permettre une
adaptation à des nouvelles situations.
Une association compte deux membres au minimum. Ceux-ci peuvent être des
personnes physiques ou morales.
La dénomination des participants est laissée à la discrétion des rédacteurs
des statuts. S’ils sont généralement appelés membres ou adhérents tout type de
dénomination est permise, même les plus farfelues.
Comme pour tout contrat, prendre part à une association nécessite un consentement mutuel. En effet,
personne ne peut être obligé d’adhérer à une association et inversement une
association n’est pas obligée d’accepter des membres. L’association fixe librement
ses conditions d’adhésion tout en respectant le principe de
non-discrimination.
En devenant membre de l’association, on acquiert des droits mais également
des obligations. Le non- respect des obligations, si les statuts le
précisent, peut entraîner l’exclusion. L’association peut demander à
ses membres de payer une cotisation. Le montant de celle-ci est
définitivement acquis à l’association. Il est possible de créer des catégories
de membres qui auront des droits et des obligations différents.
Même si ce mode de gouvernance est courant, la loi n’oblige pas à ce que la
gouvernance d’une association soit structurée de manière hiérarchisée (ex : président,
secrétaire, trésorier). Une association n’a pas l’obligation de se doter d’un
bureau ou d’un conseil d’administration, ou d’une assemblée générale. Il n’est
pas précisé que les décisions se prennent selon la règle
« une personne, une voix ».
La loi n’apportant pas les définitions des fonctions clés dans la
gouvernance, il est recommandé de les préciser dans les statuts. Par exemple,
si les statuts ne le spécifient pas, un président d’association n’a pas le
pouvoir de représenter l’association en justice sans mandat spécifique.
Si la loi ne la rend pas obligatoire, l’instauration d’une assemblée
générale (AG) est fortement recommandée. Elle s’avère être un prérequis à
l’obtention de subventions et est obligatoire pour certaines catégories
d’associations.
Généralement, c’est par son intermédiaire que la volonté de l’association
s’exprime. Elle est communément composée de l’ensemble des membres de
l’association. Souvent annuelle, l’assemblée générale ordinaire examine
l’activité, le bilan de l’année écoulée, le budget prévisionnel pour l’année à
venir, désigne les dirigeants. Les statuts peuvent prévoir également la tenue
d’AG extraordinaires, convoquées à n’importe quel moment de l’année pour
statuer sur des questions urgentes et essentielles (changement de statuts,
nouvelles orientations, décisions financières importantes, dissolution, etc.).
Place des dirigeants
Une association déclarée doit avoir un responsable légal et être
administrée. Les dirigeants sont désignés selon les modalités prévues dans les statuts.
En cas de manquement, la responsabilité civile des dirigeants peut être
remise en cause. Cependant, celle-ci est appréciée par le tribunal en
fonction des faits. Il n’est pas possible de reprocher à un membre d’avoir
manqué à ses fonctions si cette personne n’avait pas de mandat clairement
défini ou s’il n’avait pas les moyens de le mener à bien.
Si la loi ne l’interdit pas, sauf pour certaines catégories d’associations,
rémunérer les dirigeants d’une association au titre de leur mandat social peut
avoir certaines conséquences. Cela peut remettre en question l’octroi de
subventions ou d’agréments mais également le caractère désintéressé de la
gestion de l’association et donc son régime fiscal particulier. La
rémunération versée aux dirigeants d'associations loi 1901 doit respecter
certaines limites. Il existe deux types de plafonds fiscaux différents
:
· rémunération dans la
limite des trois quarts du SMIC annuel brut ;
ou
· rémunération dans la
limite de trois fois un plafond annuel défini par la sécurité sociale. Ce
plafond ne peut s’appliquer que si l’association dispose d’un montant minimal
de ressources propres, calculé sur la moyenne des ressources perçues (hors
subventions publiques), au cours des trois derniers exercices à savoir 200 k€
pour pouvoir rémunérer un dirigeant, 500 k€ pour deux dirigeants et 1 M€ pour
trois dirigeants.
Limitation de la lucrativité
L'article premier de la loi du 1er juillet 1901 interdit le partage des
bénéfices réalisés par une association entre ses membres. Il n’est cependant pas
interdit pour l’association de générer des bénéfices.
Une association n’a pas de capital social. Les membres effectuant
des apports en nature peuvent néanmoins en demander la restitution à la
dissolution de l’association, s’ils ont pris la précaution, lors de la
constitution de celle-ci, de faire enregistrer leur acte d’apport aux services
des impôts. En cas de liquidation de l’association, le potentiel actif restant
ne peut pas être attribué aux membres. Les statuts de l’association ou
l’assemblée générale peuvent prévoir à qui revient ce boni de liquidation.
Ressources financières
Il existe plusieurs sources possibles de financement pour une association :
· Les subventions aux associations
Les subventions sont généralement octroyées par les collectivités
publiques. L’association doit démontrer le
bien-fondé de son projet et doit pouvoir justifier de la bonne utilisation des
fonds a postériori. Si le projet subventionné répond à une demande précise de
la collectivité, il s’agit d’une commande publique. La collectivité doit
alors passer par un appel d’offres.
· Les dons, donations et legs
Les dons, donations et legs doivent être totalement désintéressés et ne
correspondre à aucune contrepartie. Ils sont intégrés dans le patrimoine de
l'association de façon irréversible. Les dons « spontanés » peuvent permettre
au donateur de bénéficier d’une déduction fiscale sous certaines conditions.
Les dons « sollicités » (quête sur la voie publique à l'échelon local, appel à
la générosité publique à l'échelon national, manifestations de bienfaisance,
souscriptions) sont possibles mais encadrés. Les actes de donation et de legs
impliquent, eux, nécessairement des actes notariés. Seules certaines catégories
d’associations loi 1901, comme les associations reconnues d’utilité publique,
peuvent en recevoir. Le mécénat, s’apparente à un don. Il s’agit d’un soutien
matériel direct apporté sans contrepartie par un particulier ou une entreprise.
· Les recettes propres aux associations
Pour se financer, l’association peut exiger une cotisation auprès de ses
membres. Celle-ci ne doit pas donner lieu à une contrepartie. Les associations
peuvent également exercer des activités lucratives sous réserve de les avoir
prévues dans les statuts. Les bénéfices sont susceptibles d’être assujettis aux
impôts commerciaux, sous certaines conditions. Le sponsoring, contrairement au
mécénat, est considéré comme une activité lucrative.
· Les fondations et appels
à projets
Les associations peuvent également répondre à des concours ou à des appels
à projet. Elles peuvent trouver des financements auprès de fondations
(fondations reconnues d’utilité publique, fondation d’entreprise, fonds de
dotation) en fonction de la cause qu’elles soutiennent. Une association peut
elle-même créer un fonds de dotation pour diversifier ses financements. Il est
possible également de créer un fonds mutualisé avec d’autres associations pour
obtenir une plus grande visibilité auprès des mécènes.
Régime fiscal
Les associations sont soumises à un régime fiscal particulier leur
permettant une exonération des impôts commerciaux (TVA, Impôts sur les
sociétés, Contribution économique territoriale), à l’exception des revenus
patrimoniaux. Elles peuvent bénéficier d’un abattement spécial sur la taxe sur
les salaires
Seules les associations dépassant un seuil de
60 000 euros de recettes lucratives annuelles sont assujetties aux impôts
commerciaux. La nature lucrative est reconnue si la gestion de l’association
n’est pas désintéressée ou si l’activité entre en concurrence avec les
entreprises commerciales dans des conditions similaires d’exercice.
Le caractère désintéressé de la gestion d’une association s’apprécie selon
trois conditions cumulatives :
· la gestion et
l’administration à titre bénévole (ou
rémunération plafonnée)
· l’absence de partage des bénéfices
· la non-distribution de l’actif
La situation de concurrence s’apprécie par rapport à des entreprises ou
organismes lucratifs exerçant la même activité sur la même zone géographique.
Les conditions similaires d’exercice sont, elles, examinées selon la règle des
4 P (produit qu’elle propose, public cible, prix pratiqué, publicité faite).
Sectoriser ou filialiser (création d’une filiale commerciale) les activités
en fonction de leur nature lucrative peut permettre de limiter l’exposition à
la fiscalisation (taxation des seules activités lucratives au lieu de
l’ensemble des activités).
Le caractère lucratif est également reconnu pour toute activité exercée au
profit d’une entreprise.
La notion de lucrativité étant soumise à interprétation, il est possible
d’interroger l’administration fiscale, via la procédure dite de rescrit fiscal.
Si celle dernière n’est pas obligatoire, elle permet de connaître la position
de l’administration fiscale au regard de la situation de l’association. La réponse a valeur d’engagement
Modalités de création
Cette partie concerne les associations déclarées :
La déclaration est effectuée en ligne ou par courrier adressé à la
préfecture ou sous-préfecture du siège
social de l’association. Elle doit comporter :
· le nom de l’association
· l’objet
· l’adresse du siège social
· l’état civil des
personnes chargées de l’administration
· une attestation
justifiant de l’établissement du siège
social
· exemplaire des statuts
datés et signés
· une demande d’insertion
au journal officiel (JO)
L’administration n’a pas de pouvoir discrétionnaire lors de la déclaration.
Elle remet un récépissé de déclaration constitutive. Elle a ensuite un mois
pour publier la déclaration au JO. La capacité juridique de l’association
devient alors fonctionnelle.
Où se renseigner sur cette forme juridique ?
Association Mode d’Emploi est un portail d'aide aux associations et
responsables d'association loi 1901. www.ame1901.fr
Le gouvernement français a mis en place un portail en
direction des associations. http://www.associations.gouv.fr/
Textes de loi de référence
· Loi du 1er juillet 1901
relative au contrat
d'association.
· Instruction n°170 du 15
septembre 1998 - DGI
·
Avantages de cette forme juridique
· Liberté de fonctionnement
· Simplicité de constitution
· S’appuie sur un collectif fort
avec recours au bénévolat
· Permet d’associer des mineurs
· Peut recevoir, sous certaines
conditions, des dons, legs subventions
· Compatibilité avec les
financements publics
|
Instruction fiscale du 18 décembre 2006 sur les organismes sans but lucratif
Avantages de cette forme juridique
· Liberté de fonctionnement
· Simplicité de constitution
· S’appuie sur un
collectif fort avec recours au bénévolat
· Permet d’associer des mineurs
· Peut recevoir, sous
certaines conditions, des dons, legs subventions
· Compatibilité avec les
financements publics
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