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Les associations, au même titre que les entreprises, doivent être régies
par des règles de bonne gouvernance. Les explications de Jean-Michel Huet,
directeur associé chez BearingPoint.
Les associations, au même titre que les
entreprises, doivent être régies par des règles de bonne gouvernance. Les
explications de Jean-Michel Huet, directeur associé chez BearingPoint.
Les associations sont, comme les entreprises, régies par des règles de
bonne gouvernance. L'instance suprême est l'assemblée générale qui, à la
différence des entreprises, ne suit pas la règle censitaire "une action =
une voix" mais un pur système démocratique où "un membre = une voix". Ce principe d'égalité
entre individus ne doit pas masquer que la gouvernance des associations, au
niveau notamment du conseil d'administration, est un enjeu prédominant et avec,
pour beaucoup d'associations, une maturité qui doit se renforcer.
Le conseil d'administration d'une association est un lieu de gouvernance
essentiel. "L'Institut Français des Administrateurs (IFA) estime que des
réserves de progrès résident dans le jeu collectif des acteurs, mais également
dans le bon fonctionnement et le bon travail du conseil d'administration, qui
demeure la clef de voûte de la bonne
gouvernance", notait Daniel Lebègue, Président
de l'IFA lors d'une conférence sur le sujet de la gouvernance associative. Tout
comme nous avions évoqué la professionnalisation des bénévoles dans
le travail opérationnel de l'association, le même
phénomène se dessine autour de la gouvernance.
Cette tendance se note à trois niveaux.
Dans la composition des conseils
d'administration -qui ne sont pas une assemblée
d'amis-, mais bel et bien, une instance de gouvernance. A ce titre, les associations
matures doivent ouvrir leur conseil à des administrateurs qui ne sont pas
membres de ladite association, sur le modèle des administrateurs indépendant
des entreprises.
Un certain formalisme doit être respecté, avec notamment une couverture assurantielle des
administrateurs, une délégation claire et écrite des délégations de pouvoir et
un suivi sérieux des conflits d'intérêts concernant les administrateurs
(conventions réglementées, par exemple). Ces éléments classiques en entreprises
sont souvent négligés en association alors que c'est un pivot de la
gouvernance.
Le travail des administrateurs: il s'agit bien d'une instance de définition de la stratégie, de suivi du
respect du projet associatif et de contrôle stricte et bienveillant. Le conseil
d'administration n'est pas une instance de gestion mais bien de
gouvernance.
Dans le jeu des délégations du conseil, une particularité des associations
par rapport aux entreprises, est le rôle du
bureau. Emanation du conseil, composé de 4 à 6
membres généralement, le bureau est l'instance exécutive de l'association,
instance à plusieurs pour rappeler la dimension collective d'une association.
Si dans les fondations ce schéma est classique et opérationnel, il est
parfois plus fou dans les associations. Là encore c'est la logique de délégation qui en cause. Un conseil, plus
nombreux, plus stratégique, ayant du recul, doit déléguer à ce sous-ensemble
les pouvoirs de gestion plus quotidiens. Pour que cela fonctionne dans le
respect des règles de bonne gouvernance, ce bureau devra avoir les bonnes
délégations et le cas échéant les bon contre-pouvoir (notamment sur le suivi
des flux financiers).
La bonne articulation entre les trois instances que sont assemblée
générale, conseil d'administration et bureau est la condition sine qua
non d'une bonne gouvernance qui doit allier souplesse -nous sommes dans le monde du bénévolat- et rigueur -l'appel à cotisation ou à don entraîne une obligation de sincérité
et d'honnêteté dans la gestion des moyens. Une bonne formalisation et le
respect de règles classiques de bonne gouvernance sont à suivre par les
associations, surtout celles dont la taille rend incontournable
l'irréprochabilité des actes de gestion.
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