Les
comptes et les différents documents comptables d'une association loi 1901
Mis à jour le 18 mai
2019
Toute
association, quelle que soit son activité ou sa taille, est susceptible d'être
contrôlée par l'administration fiscale. A ce titre, elle est tenue de tenir une
comptabilité même élémentaire.
Les comptes
Qu'est-ce qu'un compte ?
Un compte permet d'enregistrer un élément du patrimoine ou de
l'activité de l'association en particulier. Par exemple, il existe un compte
pour suivre la valeur du matériel de l'association, un autre pour son compte
bancaire, un pour ses ventes, etc.
Le nombre de comptes utilisés dépend de la taille de
l'association : les plus petites n'ont besoin que d'une cinquantaine de comptes
alors que les plus grandes peuvent utiliser jusqu'à mille comptes.
Il ne faut pas confondre « les comptes » avec « les comptes
annuels ». Les comptes annuels (ou états financiers) sont un terme réservé au bilan et au
compte de résultat.
Comment sont
numérotés les comptes ?
Le plan comptable général répartit les comptes en 7
catégories auxquelles il donne le nom de classe. La classe d'un compte
correspond au premier chiffre de son numéro.
Les comptes de classe 1 à 5 correspondent au patrimoine de
l'association et forment le bilan de fin d'année. Les comptes de classe 6 et 7 illustrent les
dépenses et recettes de l'association : ils sont à la base du compte de résultat. Le compte de classe 8 est un compte spécial, hors
comptabilité, qui permet de valoriser et de comptabiliser le coût du travail
effectué par les bénévoles de l'association. Les petites et moyennes
associations n'ont pas réellement d'intérêt à le remplir.
Les comptes sont ensuite divisés en sous comptes (deux, trois
ou quatre chiffres selon les cas) permettant de détailler précisément
l'opération réalisée. En principe, la numérotation des comptes comporte six
chiffres. Toutefois, dans la majorité des cas, trois chiffres suffisent, et le
numéro est alors complété par des zéros pour atteindre les six chiffres requis.
Faut-il utiliser tous les comptes figurant dans le Plan
comptable associatif ?
Non, cela dépend de la taille et des besoins de
l'association.
Le mini-plan comptable, qui ne compte qu'une quarantaine de
comptes, a été établi dans le respect de la loi comptable. Il a été conçu pour
répondre aux besoins de la majorité des associations (80 % d'entre elles), pour
qui l'utilisation du plan comptable, même simplifié, représente un travail trop
important. Il regroupe tous les comptes correspondant aux classifications
générales, c'est-à-dire ne comportant que trois chiffres. Mais cela ne doit pas
empêcher l'association d'utiliser des comptes plus précis lui paraissant
indispensables.
Les associations un peu plus grandes pourront utiliser le
plan comptable simplifié qui comporte à peu près 90 comptes. Il va plus loin
dans le détail que le mini-plan comptable mais n'est pas aussi détaillé que le
véritable Plan comptable des associations. Ainsi, là où le plan comptable ne
comporte qu'un seul compte pour enregistrer le matériel (compte 218 « Autres
immobilisations corporelles), le plan comptable simplifié distingue dans trois
comptes différents les « Installations générales, agencements, aménagements
divers » (compte 2181), le « Matériel de transport » (compte 2182) et le «
Matériel de bureau et matériel informatique » (compte 2183).
Les grandes associations utiliseront le Plan comptable des
associations. Il va plus loin dans le détail que le plan comptable simplifié.
Là où ce dernier distingue le matériel dans trois comptes différents, le Plan
comptable des associations utilise cinq comptes différents (s'y rajoutent le
compte 2184 « Mobilier » et le compte 2184 « Cheptel »).
Doivent utiliser le Plan comptable des associations :
1.
les
associations bénéficiant d'une aide publique annuelle supérieure à 153 000
euros ;
2.
les
associations exerçant une activité commerciale et fiscalisée des associations
financées par des collectivités territoriales sur plus de 50 % de leur budget
ou pour plus de 75 000 euros,
3.
les
associations ayant une activité économique et remplissant au moins deux des
trois critères suivants : bilan supérieur à 3100 000 euros, bilan de plus de 1
550 000 euros, effectifs dépassant 50 salariés (des obligations comptables
renforcées, non détaillées ici, sont applicables aux associations dont
l'effectif salarié est supérieur à 300 salariés et dont le montant du chiffre
d'affaires ou des ressources est supérieur à 18.000.000 euros),
4.
les
associations reconnues d'utilité publique,
5.
les
associations percevant une aide publique supérieure à 23 000 euros qui doivent
à ce titre signer une convention et fournir un compte rendu financier normalisé
tel que défini par l'arrêté du 11 octobre 2006 ;
6.
les
associations qui sollicitent l'agrément d'une autorité publique et qui, de ce
fait, font l'objet d'une convention fixant les conditions de l'agrément (sauf
si une loi précise ces conditions),
7.
les
associations gérant des établissements du secteur sanitaire et social,
8.
les
associations ayant pour but exclusif l'assistance, la bienfaisance, la
recherche scientifique ou médicale et reconnues comme telles par arrêté,
9.
les
associations d'intérêt général recevant des versements par l'intermédiaire
d'associations relais,
10. les groupements politiques et les
associations de financement électoral,
11. les organismes faisant appel à la
générosité publique,
12. les associations qui émettent des
valeurs mobilières,
13. les associations exerçant une
activité commerciale et fiscalisées aux impôts de droit commun,
14. les groupements sportifs sous forme
d'association à statut particulier, et les fédérations sportives.
Les documents comptables
En comptabilité, on distingue les journaux, le grand livre et
la balance.
Des journaux (ou du livre-journal)...
Un journal est une liste d'écritures comptables, enregistrées
de façon chronologique, au débit et au crédit selon la nature de l'opération.
Un journal est dit auxiliaire lorsqu'il n'enregistre qu'une seule catégorie
d'opérations. On distingue le journal des achats, le journal des ventes, le
journal de banque, le journal de caisse, le journal de paie et le journal des
opérations diverses. Tous les journaux utilisés sont des journaux auxiliaires.
Celui portant le nom de journal général ou de livre-journal
est celui qui récapitule le total de toutes les opérations des journaux
auxiliaires.
...au grand-livre
Les lignes du ou des journaux sont reportées dans un document
appelé grand-livre (les logiciels comptables le font automatiquement) où elles
sont séparées et classées par numéro de compte. Pour chaque compte, les
mouvements comptabilisés au débit et au crédit sont regroupés et il devient
alors possible d'en calculer le solde.
Du grand livre à la balance
Les soldes calculés sur le grand-livre sont enfin reportés
sur la balance, toujours classés dans l'ordre des numéros de compte. Les soldes
débiteurs sont présentés dans une colonne distincte des soldes créditeurs. Un
total est ensuite calculé en bas de chaque colonne. Le total des soldes
débiteurs doit être égal au total des soldes créditeurs.
Lorsque l'association n'utilise pas de logiciel comptable,
des risques d'erreurs de saisie, de report ou de calcul sont possibles. L'usage
d'un logiciel supprime ce risque car le logiciel refusera de valider des
écritures déséquilibrées et tout le travail de tri, de report et de calcul des
soldes sera effectué par l'ordinateur.
De la balance aux comptes annuels
Finalement, les soldes de la balance sont regroupés pour
former les rubriques des états annuels, le bilan et le compte de résultat. Ces derniers permettront
au trésorier de préparer le rapport de gestion pour l'assemblée générale
annuelle.
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